Une écrivaine révolutionnaire : Olympe de GOUGES et la Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne (1791)


Korkut Ş. E.

Femmes, Discours, Pouvoir, İzmir, Türkiye, 10 - 12 Haziran 2024

  • Yayın Türü: Bildiri / Yayınlanmadı
  • Basıldığı Şehir: İzmir
  • Basıldığı Ülke: Türkiye
  • Hacettepe Üniversitesi Adresli: Evet

Özet

Cette communication aura pour objet une écrivaine française hors norme et hors temps qui a vécu au 18ème siècle, Olympe de Gouges (1748-1793), ainsi que son acte révolutionnaire qui se manifeste surtout par Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne (1791).

Les femmes qui ont pu oser non seulement lever la voix dans un monde masculin contre les inégalités entre les sexes mais aussi passer à l’acte à cette fin ont pour la plupart une histoire de vie combative et méritoire. De ce fait, je présenterai dans un premier temps la vie privée, professionnelle et intellectuelle de cette femme considérée comme l’une des premières féministes françaises. Née sous le nom de Marie Gouze, mariée à l’âge de 17 ans, mère et veuve à l’âge de 18 ans, elle change son nom et s’installe avec son amant à Paris où elle rencontre les intellectuels, les nobles et les figures politiques importants. A l’âge de 32 ans, elle monte sa propre troupe de théâtre et écrit des pièces de théâtre, puis des textes revendicatifs qui l'amènent à la prison et à la mort. Toute sa vie, elle milite contre l’esclavage des Noirs, pour les droits des orphelins, des enfants naturels, pour le divorce, pour l'éducation des filles, pour la démocratie, voire pour le droit de vote des femmes. Pendant la Révolution, elle dénonce les excès sanglants et elle écrit des pamphlets contre Robespierre et Marat, ce qui l’entraine à la guillotine en 1793, à l’âge de 45 ans.

Ce n’est qu’au 20eme siècle que cette femme exceptionnelle a été redécouverte par les féministes. Et la reconnaissance officielle ne viendra qu’en 2016 avec son buste installé dans l’Assemblée nationale.

Dans cette communication, après avoir présenté brièvement les moments et les événements importants dans la vie d’Olympe de Gouges, j’analyserai le texte de la Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne (DDFC) (1791) qu’elle a rédigée deux ans après la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen (DDHC) (1789). Le texte de Gouges, rédigé sur le modèle de DDHC est avant tout une vive réaction à la négligence de la femme et des conditions propres aux femmes dans cette déclaration. Le texte commence par une lettre adressée à Marie-Antoinette qui lui demande de la solidarité. Cette lettre est suivie d’une brève adresse faite aux hommes : « Homme, es-tu capable d’être juste ? C’est une femme qui t’en fait la question […] ». A la suite des 17 articles remaniés par Olympe de Gouges, le texte se clôt par un postambule où elle s’adresse cette fois aux femmes de son temps : « Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers ; reconnais tes droits […]. » 

            Ainsi, devant le fait que la condition féminine est ignorée dans la 1ere Déclaration, une femme a osé publier un texte parallèle au premier pour critiquer le texte originel, combler les lacunes, montrer la méconnaissance de l’existence de la femme dans la société et attirer l’attention de tous sur les conditions particulières de la femme. Dans 17 articles de sa Déclaration, de Gouges a recouru à divers procédés linguistiques et textuels : remplacement et addition pour la précision ; addition pour la mise en exergue ; développement des concepts ; simplification par suppression ; raccourcissement ; transformation…